ESS & République : une longue histoire

De nombreux éléments de l’idéal républicain s’incarnent dans l’ESS au quotidien. C’est cette conviction selon laquelle l’ESS trace un chemin permettant d’accomplir la promesse républicaine qui a donné naissance au projet de la République de l’ESS.

Je télécharge la fiche « L’ESS, la force motrice de l’avènement d’une République Sociale et Solidaire » :

ESS et République : des valeurs communes

L’ESS représente la valeur de Liberté, centrale dans l’idéal républicain. Le cadre associatif propose la notion de liberté d’adhésion et de retrait, reconnue en 1901 par la loi Waldeck-Rousseau. Les associations ont également participé à la définition des contours de la Laïcité en France, garante du vivre-ensemble et de la liberté de conscience.

L’Egalité s’incarne dans l’Économie Sociale et Solidaire à travers le principe fondateur du modèle coopératif : « Une personne, une voix ». La démocratie descend dans l’entreprise, la citoyenneté n’est pas uniquement politique ou sociale : elle est aussi économique.

La valeur de Fraternité est particulièrement mise en avant dans l’ESS, seule véritable économie du commun. Dernier terme du triptyque républicain, la fraternité a pour ambition une société harmonieuse, capable de dépasser toutes les divisions. Ciment de l’idéal républicain, elle rend possible les protections
sociales essentielles telles que l’assurance maladie, le chômage ou la retraite.

« La République et l’ESS symbolisent chacune la chose commune, et portent en elles la promesse d’une société sociale et solidaire. »

Jérôme Saddier

Le rôle pionnier de l’ESS dans les conquêtes républicaines

Les réalisations de l’ESS, en répondant à une demande sociale, ont inspiré de grandes réalisations républicaines, qui font encore partie de notre vie quotidienne, et constituent les premières étapes d’une République véritablement sociale et solidaire. Voici quelques exemples :

1901 : loi sur la liberté associative

Le tissu associatif inspire tant la loi Waldeck-Rousseau de 1901 sur la liberté associative, que la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Ces lois essentielles, viennent consolider les fondations démocratiques de la République.

1945 : création de la Sécurité Sociale

L’activité des sociétés de secours mutuel est l’une des sources des lois sur les assurances sociales de 1928-1930 qui organisent l’affiliation obligatoire des salariés, afin de couvrir le risque de maladie, l’allocation-maternité, le risque d’invalidité et la retraite. En 1945, la création de la Sécurité Sociale étend la protection sociale à toute la population.

Années 70 : naissance du secteur de l’Insertion par l’Activité Economique

L’Insertion par l’activité économique est créée pour favoriser l’autonomie des personnes en situation d’exclusion sociale et professionnelle.  Au cours des décennies suivantes, l’IAE est institutionnalisée et reconnue comme   acteur à part entière dans la lutte contre l’exclusion et le chômage.

La génèse de la République de l’ESS

Entamée en mai 2020 avec la tribune de Jérôme Saddier « Appel à tous ceux qui font l’Economie Sociale et Solidaire : pour que les jours d’après soient les jours heureux », la réflexion autour d’un besoin partagé par l’ESS de s’assembler et de construite un projet politique commun a depuis fait son chemin. Cette réflexion s’est affinée et a pris la forme de la République de l’ESS, lancée en novembre dernier.

Ce projet de République de l’ESS est une opportunité pour créer une dynamique commune forte et durable, de ceux qui veulent porter la la vision du monde de l’ESS dans le débat public, au-delà de la pertinence de ses réalisations et de la communication sur ses principes.

Alors que la République est bien souvent assimilée à l’ordre, son triptyque porte en lui une promesse : l’idéal d’une société sociale et solidaire. Cette promesse républicaine reste inachevée. Pour lui donner corps, il faut passer de droits abstraits tels qu’ils sont énoncés dans les principes républicains, à des droits réels. L’ESS en parcourt déjà le chemin.

« La République et l’ESS sont inséparables. Car sans la République l’ESS est impuissante et sans l’ESS, la République est vide. »

Timothée Duverger

La République est appelée à suivre le chemin tracé par l’ESS pour accomplir sa promesse. À l’ESS incombe la responsabilité de continuer à définir ce chemin, avec exemplarité, autour de principes rassembleurs et exigeants.

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